Nouveau au 15 juin : 2022 – Les 5 pays nordiques, avec une population de plus de 25 millions de personnes , désirant rendre leurs systèmes de santé plus préventif, plus intégré, plus personnalisé, et par conséquent plus durable, se sont lancés dans la réalisation d’une première mondiale : l’ouverture d’une plateforme qui doit transformer la façon par laquelle les patients sont soignés. « The Nordic Digital Health & Medication Platform project « met en place un système, créé par ORCHA, qui permettra aux cliniciens des cinq pays d’évaluer et identifier des technologies de santé digitale fiables. Par ailleurs, la plateforme fournira aux entreprises technologiques des informations utiles au développement de leurs produits. Le communiqué de presse est ici.
L’évaluation de la qualité des contenus médicaux accessibles en ligne est un sujet complexe.
Suite à l’arrivée du Web dans les années 1990, divers outils de validation ont fleuri. Dans la période allant de 2007 à 2013, la Haute Autorité de Santé, devant son obligation de mettre à disposition des Français, des sites santé certifiés, prend comme partenaire HON, une certification internationale gérée par une équipe issue de l’Université de Genève. Mais, l’expérience n’ayant pas été concluante, le partenariat n’a pas été renouvelé.
Qu’en est-il de la validation des applications mobiles en santé ? La période de la pandémie nous a montré que des applications simples et pratiques sont adoptées largement en France. Mais comment savoir si elles sont fiables ? Et comment assurer leur distribution auprès des professionnels ?
En 2015, une ancienne professionnelle de santé de la NHS, Liz Ashall-Payne, décide de s’attaquer aux problèmes qui empêchent les patients de bénéficier des innovations apportées par la santé numérique. Elle réalise que les applications ne bénéficient pas de l’infrastructure qui permet au médicament d’être intégré au soin. Les médicaments sont évalués et validés. Ce n’est pas le cas des applications mobiles en santé. Le médicament bénéficie d’un système de distribution spécifique; ce n’est pas non plus le cas des applications mobiles.
Avec un co-fondateur, Liz Ashall-Payne crée ORCHA, (Organization for the Review of Care and Health Applications) pour pallier ces lacunes. Aujourd’hui, ORCHA a évalué et diffusé des miliers d’applications mobiles et propose des études sectorielles, des formations professionnelles…
En quoi consiste l’évaluation ou « review » réalisée par ORCHA ? Grâce à une approche qui associe un travail d’experts et un moteur d’évaluation, +300 critères
ORCHA, dont le siège est situé dans le Cheshire en Angleterre, opère dans une dizaine de pays (le Danemark, la Norvège, l’Islande, la Finlande, l’Israël, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Suède, le Royaume-Uni, le Canada) et sa base de données fonctionne dans 36 langues dont le français.
Puisque les applications mobiles médicales sont actuellement au coeur de l’avancement de la santé digitale en France, nos agences publiques en France examinent les options en matière de valdiation. Entrer dans le réseau ORCHA de pays utilisateurs permettrait-il d’accélerer la courbe d’expérience en France ? Y aurait-il un partenariat à trouver avec ORCHA, afin de faciliter d’une part, la sélection des applications à inclure dans Mon Espace Santé et d’autre part leur diffusion auprès des prescripteurs ? J’observe que la plateforme Orcha bénéficie d’une infrastructure intéressante. Ce serait dommage de ne pas regarder de près, afin d’éviter de ré-inventer la roue. Des sujets à suivre !
Denise Silber