Prévention, Qualité de Vie au Travail et La FNIM: À la découverte de la start-up Novadone fondée par des kinésithérapeutes

mars 24, 2025
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Légénde : Vus de gauche à droite : Julien Ullmo, Pol-Antoine Hamon, Denise Silber, Christel Tanguy Ouk, Marc Perrin-Lagogué, intervenants à la Matinale FNIM « RSE » du 19 mars 2025

Après une passionnante Matinale ‘RSE’ co-animée par Denise Silber et Chrystel Tanguy-Ouk, vice-présidentes à la FNIM, Denise Silber a interviewé Julien Ullmo, son intervenant invité, co-fondateur de la startup Novadone. En France, les professions libérales de santé ne rencontrent pas vraiment le monde entrepreneurial au cours de leur formation. C’est pourquoi l’histoire de Julien Ullmo est non seulement rare mais également inspirante. Comment des kinésithérapeutes décident-ils de se lancer dans l’aventure startup, pour s’attaquer aux défis du bien-être en entreprise ?

À travers cette interview, Basil Strategies vous livre le profil de Novadone, dont l’activité en prévention et santé au travail contribue même au retour sur investissement. Une récente enquête CSA, réalisée par le collectif soutenu par Basil Strategies, Femmes de Santé, auprès de 1000 Françaises, a confirmé l’attente des salariées pour une plus grande attention à la prévention de la part des employeurs. Novadone illustre parfaitement ce qui est à notre portée en matière de prévention.
 

Denise Silber – Tout d’abord, un mot concernant la FNIM. La Fnim est une fédération française de sociétés professionnelles dans l’information et la communication en santé. Vous ne la connaissiez pas avant notre invitation – Que retenez vous des échanges et du programme auquel vous avez participé ?

Julien Ullmo – Nous étions conscients avant de connaître la FNIM de l’importance d’une fédération ou d’une association pour mutualiser les efforts de petites structures comme la nôtre. Nous étions membre de la happytech, avant que celle ci ne se dissolve, qui avait pour objectif de faire valoir la parole de chacun de ses adhérents au nom du développement des startup et de la qvt en entreprise. 

Je retrouve dans la FNIM un esprit similaire, établie dans une mesure bien ancrée. Je retiens des échanges de ce mercredi des relations ancrées, solides, qui montrent qu’à plusieurs, on peut mettre en avant des idées fortes, et qu’une démarche positive est bonifiée lorsque tout le monde y met du sien . J’ai apprécié le fait d’avoir été intégré lors de la Matinale dans cet écosystème. Cette démarche positive a été une belle expérience , mise en avant par une  bienveillance, une écoute et un intérêt de l’autre a travers les échanges.

DS – Retour à votre métier ;-). Vous êtes plusieurs kinésithérapeutes à vous être réunis durant la période du Covid et à avoir réalisé qu’il y avait une startup à créer. Le passage de professionnel de santé, même libéral, à startuppeur n’est pas évident. Comment cette décision s’est-elle prise ?

JU – Tout au long de notre expérience professionnelle en tant que kinésithérapeutes, nous avons toujours eu une affinité avec l’apprentissage et la transmission des connaissances. Chacun d’entre nous avait à cœur de former, de donner des cours à la faculté ou en école de kinésithérapie. Nous avons également accueilli de nombreux stagiaires au cabinet, une expérience qui nous a toujours plu. Dans cette logique d’enseignement, la formation nous est apparue comme une évidence. Notre objectif était clair : nous devions nous former pour mieux former. Nous avons ainsi suivi de nombreuses formations (kiné du sport, préparation physique, rééducation maxillo-faciale, école et spécialisation du dos, méthode Busquet), ainsi qu’une formation professionnelle pour devenir formateur. 

La crise Covid a exacerbé une situation où les petits maux d’hier sont devenus les troubles majeurs d’aujourd’hui. En tant qu’experts de la prévention, nous avons pris conscience qu’il était nécessaire d’aller au-delà de notre rôle de kinésithérapeutes et d’intervenir directement sur le lieu de travail de nos patients, qui se retrouvait souvent être le lieu de leurs maux divers.

3 dimensions ont motivé notre action  :

  • Une dimension économique : Réduire les coûts liés aux TMS permet des économies à l’échelle des entreprises et, plus largement, au niveau national.
  • Une dimension éducative : Les concepts que nous abordons répondent à une méconnaissance des facteurs de risques qui concernent pourtant un grand nombre d’individus.
  • Une dimension écologique : Former l’humain plutôt que de lui prescrire des béquilles et des médicaments s’inscrit dans une démarche de sobriété, en opposition à la surconsommation actuelle.

De plus, nous avons la chance d’être dans un environnement où nos amis évoluent dans des secteurs variés, notamment les startups et le milieu médical. 

DS – Votre startup de formation à la prévention des TMS innove en matière de formation. Elle intègre tous les facteurs que le système de soins recherche. Vous partez d’une évaluation de chaque apprenant, il reçoit un programme personnalisé, il y a un suivi. Les OPCO prennent en charge les formations et c’est rentable pour l’entreprise. Cela semble idéal. Comment en êtes-vous arrivés là ?

JU – À l’issue de la création de notre société, nous avons dû investiguer ce qui existait déjà afin de déterminer si nous avions notre place sur le marché. Notre première question a été de savoir comment nos futurs clients pouvaient être remboursés (à l’instar de la formation continue professionnelle, où des enveloppes annuelles sont prévues). Nous avons ainsi découvert le concept des OPCO et compris que la seule façon d’en bénéficier était d’obtenir la certification Qualiopi.

En ce qui concerne l’analyse des besoins, la personnalisation des programmes et le suivi des apprenants, cela nous a paru évident puisque c’est la manière dont nous travaillons déjà en tant que kinésithérapeutes. Notre objectif n’était pas de proposer une formation généralisée, mais de faire en sorte que chaque salarié comprenne, apprenne et surtout se sente écouté, avec une approche centrée sur ses problématiques spécifiques.
 

DS – Vous êtes partenaires de Great Place to Work. Pourquoi ?
JU – Nous avions besoin de visibilité et de crédibilité. Sachant que notre produit était pertinent, il nous fallait une vitrine pour mieux le vendre. Après réflexion, échanges et opportunités professionnelles, nous avons pu obtenir un partenariat avec Great Place to Work et nous inscrire dans ce qui nous semble être le label le plus pertinent pour notre activité. Les entreprises qui font appel à GPTW partagent une certaine vision de la Qualité de Vie au Travail, en accord avec la nôtre et notre volonté d’améliorer le bien-être des gens.

DS – Quels sont les premiers retours de vos formations ?
JU – Nous avons d’excellents retours, quel que soit le secteur d’activité (laboratoires, bureaux, chantiers, manutention), avec des taux de satisfaction des salariés supérieurs à 95 % et des recommandations très positives de la part des entreprises formées.

DS – Novadone a-t-elle de l’innovation dans son ADN ? Y aura-t-il d’autres innovations à venir ?
JU – Oui, nous souhaitons, lorsque le moment sera venu, diversifier notre activité. Nous envisageons le développement d’une application et de supports d’e-learning, en intégrant les technologies les plus performantes possibles. Pousser l’accompagnement plus loin avec la mise en place de suivis plus précis.

Merci !


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